Danse Inclusive : focus sur l'association "Au fil des images" et leur parcours touchant.

08 décembre 2024 - Vie des structures

Et si la danse devenait aussi accessible qu’enrichissante pour les personnes en situation de handicap ? C’est le défi relevé par l’association "Au fil des images", basée à Tours, qui aide ses participant·es à faire briller leur potentiel. La structure, fondée en 2018 par Sabrina Barrier, ancienne danseuse, accueillante familiale et coordinatrice, propose à des personnes en situation de handicap des interventions dans des disciplines variées (danse, arts plastiques, musique, ...). Le but ? Les aider à faire briller leur plein potentiel.

À l'occasion de la journée internationale des personnes en situation de handicap, elle nous livre l'expérience de sa troupe au Festival de la danse inclusive 2024 !

 

Combien d'adhérent·es sont présent·es dans l'association ? 

Sabrina: Aujourd'hui, on est 60 membres. La plus jeune a 5 ans et la plus âgée 43 ans. Sur les représentations, ils/elles dansent tou·tes ensemble ce qui rend les choses plus intéressantes !

On intervient aussi par groupes de tranche d'âge dans nos ateliers. Nous sommes ouvert·es à tous types de handicap, de la trisomie 21 aux personnes en fauteuil, en passant par les troubles autistiques et du comportement. L'idée est qu'ils/elles puissent venir aux ateliers et prendre du plaisir. 

 

Selon vous, en quoi la danse permet-elle aux personnes en situation de handicap de s'exprimer différemment ? 

 

S: La danse est une passion et une échappatoire. C'est un moyen pour ces personnes de transmettre ce qu'ils/elles ont à transmettre, sans pour autant y mettre des mots. Malheureusement, dans chaque activité qu'ils/elles entreprennent à l'extérieur, on leur demande toujours de se canaliser. Cependant, nous leur disons: "Quand vous êtes sur scène, éclatez-vous !".  

 

Quels ont été les bénéfices de la danse sur vos danseur·euses en situation de handicap ?

 

S: La confiance et le plaisir sont les maîtres mots. Lors de leur arrivée, certain·es n'avaient pas confiance en eux/elles et pensaient qu'ils/elles n'était pas capables de danser. Les pensée limitantes et les dires de la société avaient un impact fort sur eux/elles. Au fur et à mesure, ils/elles ont pu lâcher prise, apprécier le moment et accepter le regard de l'autre par rapport à leur handicap. Certain·es me disent: "je n'ai pas envie qu'on me juge comme ça." et moi je leur répond : "Danse, et on ne te jugera pas". C'est exactement ce qu'il se passe. Leur évolution physique et motrice est aussi flagrante. 

 

Leur particularité est qu'ils/elles sont vrai·es. Ils/Elles réussissent à projeter leur ressenti à l'instant T et l'émotion se décuple sur scène. Le plus important n'est pas le perfectionnement mais de s'éclater. 

 

Comment vous-êtes vous préparé·es pour le Festival de la danse inclusive 2024. Quelle a été votre expérience ? 

 

S: L'expérience pour nous a été très positive. Cela nous a permis d'aller découvrir autre chose et de pouvoir, pour la première fois, rencontrer les représentant·es de la Fédération Française de Danse. Les technicien·nes et le personnel étaient à l'écoute et aux petits soins avec nos danseurs·euses. Contrairement aux préjugés, les préparer aux multiples spectacles dans l'année n'est pas aussi difficile que l'on peut prétendre. En tant qu'accompagnateur·rices, nous connaissons leur fonctionnement, il suffit juste de s'adapter. Ils/Elles sont capables d'apprendre de petites choses comme des choses plus techniques et chorégraphiques. 

Il faut aussi prendre en compte les aléas et changements de dernière minute et il faut dire qu'ils/elles s'adaptent de manière phénoménale. Pour gérer le tout, nous avons un groupe de danseuses valides qui les accompagne bénévolement lors des ateliers. 

Lors du Festival de la danse inclusive, nous sommes parti·es avec 5 danseur·euses en situation de handicap. Le rythme était très soutenu et cela pouvait mener à un peu de stress pour eux/elles mais lorsqu'ils/elles sont monté·es sur scène, tout s'est effacé et ils/elles ont exprimé tout ce qu'ils/elles voulaient exprimer au public. 

C'était impressionnant de les voir danser sur une grande scène comme ça. Si c'était à refaire, on le referait ! 

 

D'où viennent vos inspirations ? 

 

S: On s'inspire d'eux/elles et de ce qu'ils/elles ont envie de transmettre. On a tendance à se poser et à discuter avec eux/elles sur ce qu'on a envie de raconter pour créer notre spectacle. Les membres du groupe de danseur·euses handicapé·es ne sont pas seulement danseurs·euses mais acteur·rices de leur danse. 

Lorsqu'ils/elles dansent lors d'un exercice d'impro par exemple, s'ils/elles ont particulièrement aimé l'émotion ou bien une musique, c'est cette piste-là qu'on va explorer. 

 

Que ressentent vos danseur·euses une fois sur scène ? 

 

S: Ils/elles ressentent énormement de plaisir. Lorsqu'ils/elles ressentent des émotions fortes, que quelque chose s'est mal passé dans leur semaine, ou que quelque chose les touche, ils/elles vont pouvoir faire passer une émotion beaucoup plus forte. Le plus gros est leur sourire au moment où ils/elles sont sur scène. 

 

Lors de l'édition 2024 du Festival de la danse inclusive, quels étaient l'histoire et l'objectif de votre chorégraphie ? 

 

S: Le message derrière cette chorégraphie était de montrer qui sont les danseur·euses. Nous voulions qu'ils/elles s'expriment et disent : "Je suis là, regardez-moi, j'ai des choses à vous dire".

 

Comment vos danseur·euses handicapé·es impactent votre quotidien ? 

 

S: Ils/Elles ont pris une énorme place dans mon quotidien et c'est tellement plus agréable d'être avec eux/elles. Ils/Elles sont tellement naturel·les, spontané·es et ouvert·es. Ils/Elles sont devenu·es notre quotidien. 




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